Department of Political Studies - University of Catania

Jean Monnet Chair of European Comparative Politics


Jean Monnet Working Papers in Comparative and International Politics


 Chiara LIGUORI

Institut d’Etudes Européens, Université Libre de Bruxelles

 La difficile construction de l'intégration maghrebine et le partenariat euro-méditerranéen


September 2002 - JMWP n° 44


Abstract: Le processus d’intégration maghrebine se présente lent et complexe à cause d’une série d’entraves de nature économique et politique. Le partenariat euro-méditerranéen, lancé à Barcelone en 1995, était censé donner un élan significatif au sous-dit processus. Après une reconstruction des étapes principales de la dynamique d’intégration maghrebine et une analyse des facteurs qui en bloquent les progrès, ce travail se propose, premièrement, d’étudier dans quelle mesure l’initiative de partenariat euro-méditerranèen conditionne dans la pratique le processus d’intégration au Maghreb et, deuxièmement, de formuler quelques recommandations à propos d’une influence plus efficace que le partenariat pourrait jouer par rapport aux relations inter-maghrebines. 

L’idée d’unité maghrebine est bien ancienne. Le partage d’une langue, d’une religion, d’épisodes historiques et d’un même environnement géographique ont déterminé la création d’une identité maghrebine présente dans chacun des pays de la région depuis des siècles sous forme de question, de revendication, de discours et d’appel. Au cours du vingtième siècle, le projet d’unité maghrébine a connu divers degrés d'intensité : des moments de rapprochement et de convergences ont été suivis par des périodes de résurgence des particularismes et des antagonismes entre les pays de la région.

En effet, si la lutte contre le colonialisme avait déjà grandement alimenté la solidarité maghrebine et les espoirs unitaires, la fondation de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) entre la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye en février 1989 a représenté le point culminant des aspirations intégrationnistes de l’époque post-coloniale. Le lancement de cette initiative, rendue possible grâce à la convergence de facteurs d’ordre intérieur et extérieur, a tout d’abord engendré de grands espoirs et une vague d’optimisme tant chez les peuples maghrébins qu’aux yeux de la communauté internationale et en particulier des européens. Néanmoins, en dépit de l’enthousiasme initial, les faiblesses intérieures du processus se sont bientôt révélées, tandis que des forces centrifuges ont prévalu. Treize ans après la signature du traité constitutif, l’UMA n’est qu’un apparat bureautique vide d’un contenu réel et le projet d’intégration maghrébine demeure pratiquement bloqué.

Entre-temps, en novembre 1995, s’est déroulé à Barcelone la première conférence ministérielle euro-méditerranéene qui a abouti au lancement du « Partenariat euro-méditerranéen » (PEM). Il s’agit d’un projet d’intégration euro-méditerranénne entre les quinze pays de l’Union européenne et douze pays tiers du bassin méditerranéen. L’objectif du PEM, clairement très ambitieux, était de faire de la région méditerranéenne une espace de dialogue, d’échange et de coopération en vue de garantir la paix, la stabilité et la prospérité et de consolider ainsi la démocratie, la sécurité, le développent socio-économique et le dialogue inter-culturel. Le processus entamé à Barcelone, en incluant trois pays de l’UMA (Maroc, Tunisie, Algérie), était censé avoir des répercussions sur le projet d’intégration maghrébine, car le rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée reposait tout d’abord sur une plus forte intégration de type Sud-Sud.

Le but de ce travail est justement d’identifier la place qu’occupe le projet d’intégration maghrebine dans le cadre plus large du partenariat euro-méditerranéen. En particulier, ce travail se propose d’abord de vérifier si et dans quelle mesure le processus euro-méditerranéen conditionne dans la pratique l’intégration du Maghreb, et ensuite d’avancer des propositions à propos de la contribution que la stratégie euro-méditerranénne pourrait offrir.

L’Union du Maghreb Arabe: de l'enthousiasme à la déception

L’identité maghrébine, ressentie dès l’époque mythique de l’empire almohade, s’alimenta et se consolida dans le dernier siècle en réaction à la colonisation française, jusqu’à se traduire en projet politique. La similitude de situation, c’est-à-dire le colonialisme, et la nécessité d'ériger un front commun contre l’oppresseur français poussaient à un rapprochement entre les mouvements nationaux. Néanmoins, une fois que l’objectif commun de l’indépendance fut atteint, les particularismes, les antagonismes et les divergences entre les mouvements nationaux, jusqu’à ce point-là mises en sourdines, reprirent vigueur. Par conséquent, bien que les appels unitaires revinrent constamment dans le discours politique des dirigeants maghrébins après la vague d’indépendance, les divergences des régimes firent que l’intégration se présenta comme un idéal généralement partagé mais en fait dépourvu de réelles possibilités de réalisation. Par exemple, le projet d’unité économique entre le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye, mis à l’étude par le comité permanent  consultatif maghrébin, créé ad hoc en 1964, n’aboutit à aucun résultat principalement à cause des disputes territoriales existantes entre les Etats impliqués [1] 

Toutefois, à la fin des années ’80, des contraintes politico-économiques tant internes qu'externes produirent un appel à la normalisation des relations inter-maghrebine qui se traduisit par un rapprochement des pays et finalement la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) en 1989. En ce qui concerne les facteurs internes, cette convergence provint surtout de la prise de conscience que la concertation pouvait être une solution aux problèmes économiques et politiques de la région :  premièrement, l’intégration aurait pu apporter une réponse commune aux questions sociales et économiques engendrées par la crise des modèles socialistes et tiers-mondistes de développement appliqués dans les pays maghrébins ; deuxièmement, le rapprochement aurait contribué à la normalisation des relations inter-maghrébines et surtout algero-marocaines, déjà en cours d’amélioration après la réconciliation entre les deux pays. Pour ce qui est des contraintes d’ordre extérieur, les pays maghrébins semblaient avoir compris que le  régionalisme, devenu désormais une réalité palpable partout dans le monde, représentait la seul clef pour faire face aux pressions externes : premièrement, pour s’insérer dans la mondialisation et en tirer le meilleur profit, et, deuxièmement, pour se présenter comme un bloque homogène vis-à vis d’une Communauté européenne de plus en plus élargie et intégrée [2] .

En vertu de cette convergence, le parcours préparatoire commencé l’année antérieure s’acheva avec la signature du traité constitutif de l’UMA le 17 février 1989 lors du Sommet de Marrakech.  Les ambitions des rédacteurs du Traité se révélèrent très élevées : l’intégration devait donner « la possibilité à l'Union du Maghreb Arabe d'acquérir un poids spécifique lui permettant de contribuer efficacement à l'équilibre mondial, de consolider les relations pacifiques du sein de la Communauté internationale et consolider la paix et la sécurité internationales ». De la même manière, la  nouvelle communauté devrait constituer "une véritable plate-forme pour la réalisation d'une union plus vaste regroupant d'autres pays arabes et africains". Le traité visait à mettre en place des politiques communes dans le domaine politique, à fin d’établir la concorde entre les Etats membres, dans le domaine de la défense, en vue de protéger l’indépendance de chaque Etat, dans le domaine culturel, pour sauvegarder les valeurs communs et l’identité arabe, et finalement dans le domaine économique, avec le but de « réaliser le développement industriel, agricole, commercial, social des Etats membres ».

L’optimisme charrié par la signature du traité amena à élaborer successivement une « stratégie maghrébine commune de développement », également ambitieuse. En effet, selon cette stratégie,  une zone de libre-échange devait être instauréee avant fin 1992, une union douanière devait ensuite être réalisée avant fin 1995 et, à l’horizon de l’an 2000, on devait finalement passer au marché commun. L’étape suivante aurait été une union économique, supposant l’unification des politiques et des programmes de développement.

En dépit des espoirs suscités, la plupart des objectifs inscrits dans le traité et fixé par la stratégie n’ont pas été réalisés. La coopération économique intra-régionale, qui devait être le moteur d’un rapprochement politique, n’a jamais décollé et la première étape - la zone de libre échange – n’a même pas été réalisée. Les raisons de cet échec sont nombreuses et peuvent être attribuées à des  facteurs tant économiques que politiques.

Parmi les raisons de nature économique on retrouve, dans un premier temps, l’incompatibilité des systèmes économiques des pays intéressés : les disparités encore existantes en matière de niveaux de développement et de politiques internes, les divergences d'intérêt économique, la persistance de pratiques administratives très lourdes, expliquent certaines entraves dans la mise en application de décisions de l’union. Dans un deuxième temps, le faible degré de complémentarité entre les économies et le manque d’une véritable spécialisation des productions peuvent représenter la cause principale de la faiblesse des échanges intra-maghrébins. Finalement, des obstacles de nature structurelle, tels que l’insuffisance d’infrastructures de transport et de télécommunication  et la faiblesse de la circulation des informations économiques ont entravé le bon déroulement des échanges.

Bien que les difficultés économiques limitent notablement les possibilités d’intégration, ce sont surtout les entraves de nature politique qui ont  pratiquement bloqué le processus en limitant énormément la volonté et la disponibilité des Etats à collaborer. D’abord, l’affaire Lockerbie a  constitué une cause de perturbation de l’UMA : l’isolement international de la Libye, suspectée d’être le commanditaire de l’attentat aérien,  a eu des répercussions aussi sur les autres membres de l’UMA,  dans la mesure où les sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU à la Libye les ont concernés. Ensuite, la crise politique et la guerre civile qui ont éclaté en Algérie ont contribué à l’isolement du pays, en privant le projet d’intégration maghrébine d’un de ses acteurs principaux : en effet, à la suite des évènements violents, l’Algérie s’est concentrée sur ses affaires intérieures tandis que la situation interne a été exploitée pour affiner des stratégies individuelles qui contredisent la coopération maghrébine. Finalement, les disputes territoriales qui ont intéressé la plupart des Etats de l’UMA ont continué à empoisonner leurs relations réciproques. En particulier, la principale entrave à l’intégration vient des tensions entre l’Algérie et le Maroc à propos de la question du Sahara occidental [3]  : malgré la réconciliation qui avaient permis la création de l’UMA, la tension s’est à nouveau accrue dans la première moitié des années ’90 jusqu’à la décision de l’Algérie, en 1994, de fermer sa frontière avec le Maroc.  

« Malgré le juste fondement de ses objectifs, l’UMA n’est guère plus qu’un sigle treize ans après sa création » [4] . En raison de sa structure institutionnelle rigide, elle reste soumise à la volonté politique et à la prédisposition à la coopération des dirigeants maghrébins. En 1999, des espoirs nouveaux ont apparu, suite à une série d’évènements encourageants concernant la plupart des pays maghrébins :  la résolution de l’affaire Lockerbie et le retrait des sanctions imposées à la Libye, l’adoption de la loi sur la « concorde nationale » en Algérie, qui a laissé entrevoir la fin du conflit intérieur,  et finalement l’avènement d’un nouveau roi au Maroc, qui a déclaré sa volonté de promouvoir l’amélioration des relations avec l’Algérie. Cependant, même en cette occasion l’opinion publique tant maghrébine qu’internationale a subi une nouvelle déception : les conditions politiques dans les principaux Etats de la région ne se sont pas véritablement améliorées et il apparaît clair que la volonté politique d’intégration reste subordonnée à un rapprochement algéro-marocain, jugé improbable tandis que la question du Sahara n’est toujours pas réglée.

 Le projet d'intégration maghrebine dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen

Le partenariat euro-méditerranéen, qui depuis novembre 1995 constitue le cadre principal dans lequel se déroulent les relations entre l’Union européenne et douze pays tiers du bassin méditerranéen,  devait en principe fonctionner comme catalyseur des processus d’intégrations et coopération sous-régionaux dans la Méditerranée, y compris le maghrébin. Dans cette section, on essaiera premièrement d’expliquer quels effets le PEM devrait en principe produire sur le projet d’intégration au Maghreb ; deuxièmement, on analysera quel a été le rôle effectif du PEM dans la promotion de l’intégration sous-régionale et en particulier maghrébine.

Dans quelle mesure le PEM devrait, en principe, stimuler l’intégration sous-régionale et en particulier maghrebine ?

Du point de vue politique, la nécessité d’instaurer un dialogue politique et de sécurité avec l’Union européenne devrait premièrement encourager les pays partenaires à résoudre les tensions existantes entre eux, comme étape préalable à un rapprochement progressif. En effet, une intégration plus profonde des pays tiers méditerranéens (PTM), en leur donnant un poids accru, pourrait être la clef pour améliorer leur position à la table de négociations et pour obtenir des concessions majeures surtout en matière économique.

C’est en effet dans le domaine économique qu’on retrouve les principales contraintes exercées par l’initiative du PEM. La perspective d’établir une zone de libre-échange euro-méditerranéenne en 2010 devrait en effet constituer un fort argument pour les pays tiers méditerranéens (PTM) pour promouvoir l’intégration économique entre eux et pour accélérer les processus d’intégration déjà en marche.  Plusieurs auteurs [5] ont analysé les avantages économiques que les PTM obtiendraient  dans le cas où le libre-échange Nord-Sud [6] , entre l’UE et les PTM, serait accompagné par la réalisation du libre-échange Sud-Sud. Premièrement, le libre-échange entre les partenaires méditerranéens aurait l’effet d’attirer les investissements dans leurs territoires : si les relations commerciales entre les pays du Sud et entre ces pays et l’UE sont complètement libéralisées, les coûts de productions plus bas favoriseront une localisation au Sud des entreprises, la taille du marché de l’UE et des PTM étant à peu près égale ; par contre, si les pays du Sud maintiennent des barrières aux échanges entre eux et instaurent le libre échange avec l’UE, les entreprises choisiront de s’établir sur le territoire européen, car c’est seulement là qu’elles disposeraient d’un accès sans frais tant au marché européen qu’ à celui de tous les PTM. Deuxièmement, le développement du libre-échange Sud-Sud contribuerait à éviter la fragmentation du marché et faciliterait la spécialisation et la diversification économiques des pays partenaires.

En ce qui concerne les pays maghrébins, ayant déjà essayé d’entreprendre un processus d’intégration, ils devraient en principe bénéficier de l’impulsion donné par le PEM. En particulier, pour les raisons déjà expliquées, ils devraient répondre aux défis du partenariat euro-méditerranéen en redoublant leurs efforts pour restructurer leurs économies, pour moderniser leurs systèmes politiques et pour promouvoir un rapprochement entre eux. Il en résulte que la zone de libre-échange maghrébine devrait précéder  celle euro-méditerranéenne.

  Ayant vu les effets que le PEM devrait en théorie produire sur les processus d’intégration sous-régionale, et en particulier maghrébine, il est maintenant intéressant d’étudier si,  dans la pratique, le PEM a jusqu'à présent produit des résultats pareils. Par conséquent, il faut également se demander si l’Union européenne, par le biais de sa stratégie de partenariat, a joué ou pas un rôle efficace dans la promotion de telle intégration.

Quel rôle a effectivement eu le PEM dans la promotion de l’intégration sous-régionale et en particulier maghrébine ?

La Déclaration de Barcelone reconnaissait que la promotion de la coopération régionale et sous-régionale doit être un objectif central du partenariat dans tous ses chapitres. Cependant, c’était spécialement dans le domaine économique et financier que ce concept était le mieux spécifié : en effet on déclarait que « la coopération régionale sur base volontaire, en vue de développer le commerce entre les partenaires, est un facteur clef dans la promotion de la création d’une zone de libre-échange ». Les Ministres mettaient ainsi en lumière la nécessité de complémenter le processus de libéralisation Nord-Sud avec une libéralisation Sud-Sud, afin d’édifier une zone de prospérité partagée.

En réalité, cette formule adoptée à Barcelone n’était qu’une recommandation que l’UE dirigeait aux partenaires méditerranéens sans d’ailleurs en spécifier le contenu. Selon la stratégie conçue par les européens, la nécessité de développer une plus forte intégration Sud-Sud se serait imposée d’une manière tellement claire et évidente que tous les PTM auraient entamé sans hésitation un processus de convergence réciproque. Toutefois, l’UE avait probablement négligé l’existence de plusieures entraves à l’intégration, de nature économique et politique, dans les pays méditerranéens concernés ; le simple encouragement et l’incitation à l’intégration se sont en effet révélés insuffisants pour vaincre des réticences aussi profondément établies. Par conséquent, à l’occasion de la quatrième conférence ministérielle euro-méditerranéenne, réunie à Marseilles le 15 et le 16 novembre 2000, les Ministres ne purent que déclarer que « the south-south regional integration process has only just begun and needs to be enhanced in order to promote the economic reforms and regional integration which are indispensable for attainment of the objectives of the Barcelona Process ». Une vague d’optimisme a seulement vu récemment le jour, suite à la déclaration faite à Agadir le 8 mai 2001 par le Maroc, la Tunisie, l ‘Egypte et la Jordanie à propos de leur volonté d’établir une zone de libre-échange entre eux. Il faut de toutes façons souligner que cette initiative, sans conteste encourageante, a été lancée par les pays les plus engagés dans une stratégie de libéralisation commerciale [7] , tandis que des nombreuses difficultés existent pour que d’autres pays de la région s’incorporent à ce processus.

La faible incidence du projet de partenariat sur la promotion de l’intégration régionale et sous-régionale s’explique si on tient compte que le PEM a été conçu comme stratégie de coopération essentiellement Nord-Sud. Bien que l’importance de la coopération sous-régionale sous les «trois volets» ait été soulignée lors de la Conférence des ministres des affaires étrangères à Stuttgart (Barcelone III, avril 1999), dans le cadre du PEM la plupart des énergies ont été investies dans la réalisation de projets et dans l’instauration de mesures entre les Quinze de l’UE et les PTM. En plus, il faut souligner que les  relations euro-méditerranéennes sont caractérisées par une approche « multi-bilatérale » qui, basée sur des réunions de nature multilatérale et sur des négociations à niveau bilatéral, ne laisse pas beaucoup de place au développement des contacts sous-régionaux [8] . En effet, la négociation des accords d’association entre l’UE et chacun de ses partenaires  ne favorise pas la coopération sous-régionale, car chaque pays est porté à approfondir solitairement ses relations avec l’Union européenne, parfois dans une perspective de concurrence avec les pays voisins [9] . 

A partir des considérations générales antérieures on peut déduire que le projet de partenariat euro-méditerranéen n’a pas véritablement facilité l’établissement de relations sous-régionales plus étroites dans la Méditerranée ; il est aussi clair que même le projet d’intégration maghrébine n’a pas obtenu une grande impulsion du fait de l’initiative euro-méditerranéenne.

Premièrement, il convient de rappeler que la déclaration de Barcelone ne contenait aucune référence explicite à la coopération sous-régionale dans le Maghreb. Encore pire, il semble que la stratégie euro-méditerranéenne proposée par l’UE  n’ait même pas pris en compte le processus, certes stagnant mais toujours existant, d’intégration maghrebine. En effet, le Secrétariat Général de l’UMA ne prend part aux sommets euro-méditerranéens qu’à titre de simple observateur invité par le Président du Conseil de l’Union européenne ; des membres de l’UMA, seuls le Maroc, la Tunisie et l’Algérie ont été inclus parmi les partenaires méditerranéens de l’UE, tandis que la Mauritanie participe aux sommets également en qualité de simple observateur et la Libye, exclue à l’origine pour des raisons politiques, n’a pas encore été intégré pleinement au processus de Barcelone.

Deuxièmement, l’UE s’est limitée à déclarer son encouragement à l’intégration économique de la région nord-africaine sans adopter des mesures concrètes pour faciliter cette dynamique. A ce propos, on peut rappeler que pendant sa première visite au Maghreb à la fin de janvier 2001, le Président de la Commission européenne, R. Prodi, a essayé de démontrer aux partenaires maghrébins la nécessité économique de l’intégration et les coûts du « non-Maghreb », tandis qu’il n’a pas proposé aucune solution, étant convaincu qu’il est aux pays concernés de trouver une réponse à leurs propres exigences [10] .

Finalement, du point de vue politique, il est clair que le Maghreb n’a pas été considéré en tant que tel dans le cadre des relations euro-méditerranéennes. En ce qui concerne le dialogue politique et de sécurité, l’UE a promu soit des contactes bilatéraux soit des initiatives multilatérales, la plupart desquelles ne se sont pas réalisées du aux divergences d’intérêts entre les entités sous-régionales. Par exemple, le blocage du processus de paix en Moyen Orient a obstrué la coopération politique et de sécurité dans la région euro-méditerranéenne entière. Cette stratégie multilatérale a donc empêché que la spécificité de la sous-région maghrébine soit prise en compte. Si l’UE avait facilité dans le cadre du PEM les contacts inter-maghrébins, d’une part elle aurait probablement obtenu une concertation maghrébine nécessaire pour réaliser des initiatives de coopération de type Nord-Sud [11] , et d’autre part elle aurait crée des occasions de dialogue nécessaires pour réduire les tensions politiques qui entravent l’intégration, même économique, des pays du Maghreb.

Considerations conclusives: perspectives et recommandations

Le processus d’intégration au Maghreb est lent et riche d’obstacles. La création de l’UMA en 1989 avait laissé espérer qu’une convergence renouvelée entre les pays maghrébins puisse emmener vers des formes d’intégration sur le modèle du Mercosur ou de l’Asean. Néanmoins, en très peu de temps, ces espoirs se sont éteints à cause de l’apparition d’une série de problèmes politiques et  de la perception de plusieurs entraves de nature économique. Même le lancement du partenariat euro-méditerranéen, qui était censé promouvoir des relations plus profondes tant entre l’UE et ses partenaires méditerranéens qu’entre les pays du Sud eux-mêmes, n’a pas réussi à lancer de manière décisive le processus d’intégration au Maghreb.

L’UMA devient actuellement de plus en plus faible. Elle perd de l’importance aussi par effet du lancement et du renforcement d’autres organisations et d’autres processus. Premièrement, la Communauté des Etats sahélo-sahariens (COMESSA), fondé par la Libye de Khadafi en 1998, en envisageant une intégration économique et commerciale et un rapprochement des positions politiques entre les Etats membres, pourrait se mettre en compétition avec l’UMA ; l’adhésion du Maroc et de la Tunisie, en effet, représente une facteur d’affaiblissement de l’union maghrébine [12] . Deuxièmement, le processus d’Agadir qui devrait établir une zone de libre-échange entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie dans l’année 2003, relancera d’une part la coopération Sud-sud en matière commerciale dans le cadre du PEM mais contribuera d’autre part à la mise en sourdine de l’UMA. En effet cette initiative est très positive par rapport à la perspective de création d’une zone de libre-échange euro-méditerranéenne en 2010, car elle devrait être le point de départ d’une plus grande intégration commerciale entre les pays du sud de la Méditerranée qui participent au PEM. Toutefois, si on se détache d’une logique purement commerciale et si on considère la perspective d’intégration maghrébine, le processus d’Agadir ne peut être accueilli avec un trop plein d’enthousiasme, car il augmente la distance entre les pays maghrébins et favorise l’éloignement d’un schéma unitaire.

A ce point, face à la faiblesse de l’UMA et étant donné les autres formes d’intégration, il convient de se demander si il y a encore des raisons pour défendre et soutenir le projet d’intégration maghrébine. Sous certains aspects, la réponse ne peut que être positive. En effet, l’UMA représente le cadre idéal pour la résolution de plusieurs problèmes politiques de la région, que la stratégie libre-échangiste euro-méditerranéenne ne peut solutionner par elle-même. L’objectif de l’intégration maghrébine ne doit pas être écarté, car il contribuerait sans doute à la stabilisation de la région, ce qui pourrait être avantageux aussi pour la bien réussite du PEM. En fait, d’une part l’instauration de liens commerciaux, facilitée dans le cadre du partenariat, peut contribuer au rapprochement  politique entre les pays maghrébins ; d’autre part, l’existence d’un cercle vicieux fait que des progrès significatifs du PEM sont dépendants de la résolution de problèmes de sécurité Sud-Sud ou internes aux pays de la région.

En conclusion de ce qui précède, on est amené à constater que l’Union européenne, dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen, devrait assumer un rôle plus décisif dans la promotion de la coopération maghrébine.

Premièrement, il faudrait commencer par l’inclusion de la Mauritanie et de la Libye dans le PEM afin de faire de ce dernier un véritable cadre de rapprochement de tous les Etats maghrébins. En accord avec une suggestion du Parlement européen [13] , la Mauritanie, qui du point de vue économique bénéficie des aides européennes sous l’accord de Cotonou en tant que pays ACP, devrait au moins être admise à participer comme membre de plein droit au dialogue politique du processus de Barcelone ; la Libye, bien que son comportement sur la scène politique internationale demeure ambigu, devrait être emmenée à adhérir au PEM vu son role stratégique dans le cadre de la sécurité méditerranéenne.

 Deuxièmement, l’intégration  économique du Maghreb devrait être facilité directement et activement par l’UE à travers sa stratégie euro-méditerranéenne. L’UE devrait intervenir en fournissant son assistance technique, dans des domaines tels que l’harmonisation des règles d’origine et des procédures douanières, et en promouvant des projet de nature transnationale, tels que la construction d’infrastructure. A ce propos, il faut noter qu’une politique énergetique euro-maghrébine et la construction du gazoduc transmaghrébin devraient être encouragées, car elles peuvent jouer un rôle important dans la création d’interconnexions et dans l’organisation des rapports économiques [14].

Finalement, en ce qui concerne le domaine sensible du rapprochement politique entre les Etats maghrébins, il est clair que l’UE ne peut que jouer un rôle assez limité, tant à cause de sa faiblesse du point de vue politique qu’étant donné les réticences des pays concernés qui craignent une ingérence dans leurs affaires intérieures. Néanmoins, l’UE pourrait, dans le cadre du PEM, encourager des activités et favoriser des projets visant à créer des occasions de débat et de concertation. Par exemple, la promotion de programmes orientés vers les sociétés civiles pourraient stimuler la formation de milieux favorables à l’intégration; l’appui à des projets de coopération dans le domaine civil, tels que la création d’un système de prévention et gestion des catastrophes ’origine naturelle et humaine, pourrait développer des pratiques de coopération extensibles aussi à d’autres domaines ; le soutien à l’exécution de mesures de confiance mutuelle et de gestion des conflits pourrait, dans un stade déjà plus avancé, contribuer à la détente des rapports mutuels.

Certes, la volonté des pays concernés sera indispensable pour une véritable réussite du processus d’intégration. Néanmoins, l’action de l’UE et la focalisation du PEM sur la thématique intégrationniste  sous-régionale, et en particulier maghrébine, seront nécessaires afin de faciliter la coopération et le rapprochement entre les pays maghrébins

Footnotes

[1] Sur les différentes étapes et tentatives d'intégration maghrebine voir Melbouci MOhand: Perspectives de la Coopération Maghrébine, EuroMeSCo's Working Group on Integration and Sub-Regiona Co-operation. EuroMeSCo Virtual Library, October 1999.

[2] L’Espagne et au Portugal venaient en effet d’entrer dans la Communauté Européenne, ce qui avait occasionné des préjudices économiques pour les pays du Maghreb, en tant que exportateurs des mêmes produits agricoles ; d’autre part, la CE s’apprêtait à achever le marché unique en 1992, ce qui était censé réduire l’accès des produits maghrébins aux marchés européens.

[3] La question débuta en 1975 au moment du retrait espagnol du Sahara occidental. Le territoire fut immédiatement annexé par le Maroc, tandis qu’en réaction se constitua le Front Polisario, un mouvement de lutte pour l’indépendance du peuple saharien. L’Algérie, qui a accueilli la plupart des réfugiés sahariens, a toujours été le principal supporter et bailleur de fonds du Front, probablement par crainte d’un accroissement excessif du pouvoir marocain dans la région. L’ONU est seulement intervenu en 1991, en décidant la convocation d’un referendum avec lequel les sahariens aurait du décider entre l’indépendance et l’intégration au Maroc. Toutefois, ce referendum n’a jamais eu lieu et demeure encore suspendu à cause des difficultés posées par le Maroc à l’égard des critères d’identification des électeurs.

[4] De Vasconcelos, Alvaro: Intégration sous-régionale en Méditerranée, EuroMeSCo Paper n° 13, Avril 2000, p. 14.

[5] A voir entre autres Sekkat, Khalid : Réussir le partenariat euro-méditerranéen : réformes économiques et coopération Sud-Sud dans Khader, Bichara (Ed.) : Le partenariat euro-méditerranéen vu du Sud, L’Harmattan, Paris, 2001, p.109-112

[6] Selon la stratégie euro-méditerranéenne, le principal instrument pour établir le libre-échange en direction Nord-Sud est la signature des accords euro-méditerranéens d’association conclus entre l’UE et chacun des PTM. Pour l’instant, les accords avec l’autorité palestinienne, la Tunisie, le Maroc, Israel et la Jordanie ; les accords avec l’Egypte, l’Algérie, le Liban ont été signés, tandis que celui avec la Syrie est encore en cours de négociation. 

[7] MEDA Team Information: The First Euro-Mediterranean Ministerial Meeting on Trade, Euromed Special Feature, issue n°22, 7 June 2001.

 [8]  Hassan Squalli dans <<Espacw euro-méditerranéen et intégration économique maghrebine>>, Annuaire de la Méditerranée GERM-Publisud, 1998, rappelle que des fonds prévus par le règlement financier MEDA pour la coopération euro-méditerranéenne, 90% vont bénéficier aux pays du Sud de la Méditerranée sur une base bilatérale, tandis que le 10% restant serveront seulement à financier des activités <<horizontales>> de nature régionale.

[9] De Vasconcelos, Alvaro: op.cit., p.10.

[10] Meda Team-Information: President Prodi’s Visit to the Maghreb, Euromed Special Feature, n° 18, 29 January 2001, p.2.

[11] Selon Gamal Gawad Soltan dans Perceptions of security in the Euro-Med North-South Dimension: the Southern Perspective. Amman: The Jordan Institute of Diplomacy, November (5-6) 2000, p. 5, les pays du Mashrek et ceux du Maghreb ont des perceptions différentes en ce qui concerne leur sécurité. En effet, les premiers considèrent leur sécurité comme dépendant directement de la résolution du conflit israélo-palestinien, tandis que les seconds ont comme priorités la résolution de conflits internes, la lutte contre le terrorisme et la réduction des déséquilibres socio-économiques. Comme les intérêts européens sont plutôt convergents avec ceux des pays maghrébins, il est possible d’imaginer qu’en principe des formes plus intenses de coopération en matière politique et de sécurité pourraient être engagées entre l’UE et les pays du Maghreb.

 [12] Al-Aly, Nizar: Algerian-Moroccan dispute frustrates regional integration, 27.02.2001, sur www.afrol.com 

[13] Parlement européen: Resolution sur la communication de la commission au conseil et au Parlement européen en vue de preparer la reunion des ministres euromediterranéens des affaires etrangeres à Valence les 22 et 23 avril 2002, PE 309.651, Euromed Report, edition n° 41, 12 avril 2002

 [14] A voir Kerdoun, Azzouz: « Le gazoduc Maghreb-Europe et l’amorce de nouvelles formes de partenariat Nord-Sud dans le domaine de l’énergie » dans Benhayoun, Gilbert et als. (sous la diréction de) : La coopération régionale dans le bassin méditerranéen, Vol.2, L’Harmattan, Paris, 2001.

BIBLIOGRAPHIE

 Aliboni Roberto, Quelques réflexions sur l’espace euro-maghrébin. Roma, Istituto Affari Internazionali, DOC IAI, 1997;

Aliboni Roberto, The European Union and the Future Security Relationship with the Maghreb. Roma, Istituto Affari Internazionali, DOC IAI, 1997;

Amar H. “La vuelta de la Libia a la escena internacional”, 2010 Mediterranean Free Trade Zone, n°14, September 1999, p. 24;

Ammor Fouad, Les Acteurs et les Priorités de la Coopération au Maghreb, EuroMeSCo Working Group on Integration and Sub-regional Cooperation, EuroMeSCo Vitrual Library, October 1999 ;

Badini Antonio, “L’unificazione del Maghreb: una sfida euromediterranea”, 2010 Mediterranean Free Trade Zone, n°14, September 1999, p.10-11;

Boudhiaf, Messaoud, “The Advantages of an Intra-Maghreb Free Trade Area, Mediterranean Politics, Vol. 4, n° 2 (summer 1999), p.121-132;

De Vasconcelos Alvaro, Intégration sous-régionale en Méditerranée, EuroMeSCo Paper n° 13, Avril 2000 ;

 Dezcallar Jorge, « El Magreb que viene », Política Exterior, n° 80, Marzo/Abril 2001, p.87-105;

Escribano Ponzalo and Jordan, Josep Maria, “Sub-regional Integration in the MENA Region and the Euro-Mediterranean Free Trade Area”, Mediterranean Politics, Vol. 4, n° 2 (summer 1999), p. 133-148;

García Verdugo, Javier, “Geopolítica de la energía en el Mediterráneo”, Meridiano Ceri, n° 28, Agosto 1999, pp. 9-14;

Holm Ulla, Competing regionalization? French/European and Maghreb Views on Regionalization, Copenhagen Peace Research Institute (COPRI) Working Papers, n° 16, 1996;

Kerdoun Azzouz, « Le gazoduc Maghreb-Europe et l’amorce de nouvelles formes de partenariat Nord-Sud dans le domaine de l’énergie » dans Benhayoun, Gilbert et als. (sous la diréction de) : La coopération régionale dans le bassin méditerranéen, Vol.2, L’Harmattan, Paris, 2001, p.251-266;

Khrouz Driss, Les Obstacles Politique à l’Intégration au Maghreb, EuroMeSCo Working Group on Integration and Sub-regional Cooperation, EuroMeSCo Vitrual Library, October 1999 ;

Lesser Ian O., “Geopolítica del Mediterráneo occidental”, Política Exterior, n° 75, Mayo/Junio 2000, pp. 73-83;

Marks Jon, “La situación política magrebi y la Asociación Euro-Mediterránea”, Meridiano Ceri, 1997, pp.12-15;

Martin Muñoz Gema, Réforme politique et changements sociaux. L’exemples des pays du Maghreb, EuroMeSCo Papers n°6, Avril 1999 ;

Melbouci Mohand,  Perspectives de la Coopération Maghrébine, EuroMeSCo's Working Group on Integration and Sub-Regional Co-operation, EuroMeSCo Vitrual Library, October 1999;

Sehimi Mustapha, “Prévention des crises et règlement des conflits: quelle vision de son role par le Sud? dans Euro-Méditerranée 1995-1999 : Premier Bilan du Partenariat, FMES-Publisud-Strademed, 1999, p. 89-94 ;  

Sekkat Khalid,: « Réussir le partenariat euro-méditerranéen : réformes économiques et coopération Sud-Sud », dans Khader, Bichara (Ed.) : Le partenariat euro-méditerranéen vu du Sud, L’Harmattan, Paris, 2001, p. 101-113;  

id Ahmed Abdelkader, « Intégration maghrébine et intégration euro-méditerraneénne », Annuaire de la Méditerranée, GERM-Publisud, 1998, p. 131-153 ;

  Soltan Gamal Gawad, Perceptions of security in the Euro-Med North-South Dimension: the Southern Perspective. Amman: The Jordan Institute of Diplomacy, November (5-6) 2000;

Squalli Hassan, « Espace euro-méditerranéen et intégration économique maghrebine », Annuaire de la Méditerranée, GERM-Publisud, 1998, p.215-224 ;

Testas Abdelaziz, « Economic Gains from Integration among Developing Countries: The Case of the North Africa Arab Maghreb Union (AMU) », Development Policy Review, Vol. 15, 1997, p. 173-201;

  Zarrouk Jamel E., “Interdépendences entre accords de libre-échange euro-méditerranéens et ceux de la zone de libre-échange de la Ligue arabe”, dans Dessus, Sébastien ; Devlin, Julie ; Safadi, Raed (sous la direction de) : Vers une intégration régionale arabe et euro-méditerranéenne, OCDE, 2001, p. 245-273 ;

Willis Michael J., After Hassan: A New Monarch in Morocco, Mediterranean Politics, Vol. 4, n° 3, Autumn 1999, pp.115-128;

DOCUMENTS

The Barcelona Declaration, adopted at the Euro-Mediterranean Conference, Barcelona, 27 and 28 November 1995;  

The Malta Declaration, adopted at the Euro-Mediterranean Conference, Malta, 15 and 16 April 1997.

  Stuttgart Euro-mediterranean Conference (Stuttgart, 15 and 16 April 1999): European Union Chirman’s Formal Conclusions;

Quatrième Conference Euro-mediterranéenne des Ministres des Affaires Etrangères (Marseille, 15 et 16 novembre 2000): Conclusions formelles de la Présidence de l’Union euopéenne;

EuropAid Cooperation Office:President Prodi’s Visit to the Maghreb, Euromed Special Feature, n° 18, 29 January 2001;

EuropeAid Cooperation Office: “The First Euro-Mediterranean Ministerial Meeting on Trade”, Euromed Special Feature, issue n°22, 7 June 2001;

  EuropeAid Cooperation Office : « Communication de la Commission européenne  au Conseil et au Parlement européen en vue de préparer la réunion des ministres euro‑méditerranéens des affaires étrangères à Valence les 22 et 23 avril 2002 », Euromed Report, n°36, 15 février 2002 ;

EuropeAid Cooperation Office:  Parlement européen : Resolution  sur la communication de la commission au conseil et au Parlement europeen en vue de preparer la reunion des ministres euromediterraneens des affaires etrangeres a Valence les  22 et 23 avril 2002, PE 309.651, Euromed Report, n°41, 12 avril 2002 ;

EuropeAid Cooperation Office : Presidency Conclusions, Vth Euro-Mediterranean Conference of Foreign Ministers (Valencia, 22-23 April 2002), Euromed Report n°42, 26th April 2002

Union du Maghreb Arabe: Traité instituant l’Union du Maghreb Arabe, Marrakech, 17 février 1989

SITE INTERNET:

www.afrol.com

  www.allafrica.com/stories

www.euromesco.net

  www.europa.eu.int/comm/external_relations

www.maghrebarabe.org

www.middleastwire.com/northafrica

 



ã Copyright 2002. Jean Monnet Chair of European Comparative Politics 

e-mail 

Chiara Liguori, Institut d’Etudes Européens, Université Libre de Bruxelles